La croissance économique et démographique de Lutèce puis de Paris au Moyen-âge a généré le développement d’une agriculture de vente assise principalement sur le commerce des céréales pour alimenter la capitale.
Cette spécialisation de l’agriculture ouverte sur le négoce s’est progressivement mise en place au détriment des cultures vivrières avec la Seine comme vecteur de commercialisation.
L’élevage s’est progressivement retrouvé acculé aux régions périphériques du bassin céréalier parisien, aux terres agricoles plus hétérogènes.
L’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXème siècle a accentué le phénomène avec des zones d’élevage spécialisées pour alimenter le marché du Bassin parisien (Pays d’Auge et ses fromages, pays de Woëvre et ses Pie rouge de l’Est, le nord et son élevage porcin).
La dimension « grande culture » du bassin parisien s’est amplifiée avec l’émergence de la Politique Agricole Commune dès le début des années soixante : il fallait produire plus, s’agrandir, se mécaniser pour que l’Europe assure sa propre autonomie alimentaire.
De larges surfaces du Bassin parisien se sont transformées en paysages d’openfield¹ spécifiquement observables aujourd’hui en Brie, Beauce, Champagne, Picardie, Artois et en Haute-Normandie.
Progressivement, cet espace de peuplement et de développement agricole associé est devenu au cours des siècles le « grenier à blé » de l’Europe.
¹ Paysage de champs ouverts caractérisé par un habitat groupé et un parcellaire géométrique remembré environ répartie sur quinze départements et six régions administratives .